Au service du vivant

En 1972, le rapport Meadows, commandé par le groupe de réflexion connu sous le nom de Club de Rome, alertait la communauté internationale sur les limites de la croissance économique telle que nous la connaissons encore aujourd’hui. Les scientifiques auteurs de ce rapport stipulaient clairement que, quels que soient les scénarios envisagés, la croissance infinie se heurterait à des pénuries de matières premières. À commencer par des ressources non renouvelables telles que le pétrole, le gaz, les minerais et même l’eau. Une absence de régulation de la croissance mènerait dès lors inévitablement à des situations de crises, de famines et de guerres.

Sept ans plus tard, le rapport Charney, commandé par la Maison Blanche, mettait clairement en exergue les effets néfastes sur l’atmosphère des activités économiques humaines, reposant sur la combustion de ressources fossiles et la surexploitation des sols. Avec pour conséquence, entre autres, un impact négatif sur l’évolution du climat.

Dès lors, quelle a été l’attitude adoptée par nos dirigeants successifs depuis cette époque jusqu’à aujourd’hui ? Non seulement ils n’ont pas pris la moindre mesure mais ont œuvré pour démultiplier cette sacro-sainte croissance dont le seul instrument de mesure est la richesse monétaire créée et emmagasinée.

Une richesse monétaire synonyme de luxe, de grandiloquence, de niveau de vie obscène pour quelques-uns, mais d’appauvrissement social, environnemental, éthique, culturel, sanitaire pour la quasi-intégralité du reste de la population.

Avec les connaissances scientifiques apparues au fil du temps qui sont venues systématiquement confirmer que la nocivité de notre modèle économique et social est telle qu’elle remet en cause la pérennité de l’ensemble du vivant, dont notre propre humanité fait partie, tous les rentiers de ce système sont bien sûrs à blâmer.

Mais que dire de tous ces élus qui se sont vu confier un mandat par des citoyens qui ne leur octroyait que le devoir d’œuvrer pour l’intérêt général de la nation, qui l’ont inéluctablement utilisé pour s’assurer une carrière individuelle et un enrichissement personnel par l’entremise d’indemnités ô combien trop élevées et indécentes, et aussi pour favoriser les intérêts privés d’individus qui s’avèrent bien souvent être les financeurs directs ou indirects de leurs partis politiques ou de leurs campagnes électorales ?

Voilà les deux maux qui gangrènent depuis bien trop longtemps le système politique français : l’opportunisme et la suffisance de nombre de ses représentants, et surtout sa soumission totale et systématique aux lobbies.

Se présentant sous forme de syndicats, d’associations, de fédérations, ces derniers, en chuchotant les directives à suivre à l’oreille de leurs serviteurs (présidents de la République, ministres, parlementaires, élus locaux) qui obéissent le doigt sur la couture du pantalon, sont les garants de la putréfaction de notre système démocratique et de tous les maux qui affligent notre société, que ce soit au niveau social (explosion des inégalités et des situations de détresse), environnemental (destruction de masse de la biodiversité), sanitaire (croissance exponentielle des cancers, diabètes et maladies cardio-vasculaires), moral
(délinquance accrue des élus et ministres), professionnel (record de burn-out et de mal-être au travail), éthique (dépénalisation et autorisation de pratiques barbares et sanguinaires au nom de traditions occultes ou sous couvert d’activités récréatives).

C’est la raison pour laquelle UNE FORCE POUR LE VIVANT fait de la lutte contre ces honteuses déviances son ADN, en préconisant tout au long de sa base programmatique et en appliquant dès que l’opportunité se présentera les remèdes que les ennemis de la démocratie et les adeptes de l’égoïsme financier abhorrent : le partage, la bienveillance, l’intelligence du cœur, l’empathie, la solidarité, le vivre ensemble, la symbiose, ce pour tout le vivant, sans exception aucune.

Il est plus qu’urgent de tourner la page d’un modèle de société mortifère, suicidaire, à l’origine de la plus grave extinction de masse que notre planète ait connue, pour le remplacer par son exact opposé, viable, désirable et bénéfique.

Le temps de la résilience du vivant et du retour du sens de la vie est venu.

David Joly – Coprésident d’une Force pour le Vivant